Écriture inclusive : définition et exemple de ce langage controversé

Écriture inclusive : définition et exemple de ce langage controversé
Publié le 18 juin 2022 | 0

Que l’on connaisse ou pas, que l’on soit pour ou contre l’écriture inclusive, il est impossible d’y passer à travers. Dans les mails, les articles de blog ou encore dans les publications sur les réseaux sociaux, l’usage de cette forme d’écriture est plus ou moins courante en France et partout dans le monde.

Mais qu’est-ce que l’écriture inclusive au juste, comment l’utiliser et par quels moyens ? Toutes les réponses dans cet article.

C’est quoi l’écriture inclusive ?

L’écriture inclusive c’est quoi ? De bonnes questions qui font polémiques et qui alimentent une véritable controverse. L’écriture inclusive définition peut ainsi se traduire comme un genre d’écriture non sexiste et neutre. Elle a pour objectif de mettre en place une égalité entre la femme et l’homme dans la langue de Molière.

L’écriture inclusive définition peut se définir par un ensemble d’actions syntaxiques et graphiques qui ont pour but d’établir une parité dans les représentations femmes/hommes dans l’écrit.

Il s’agit d’une sorte de rédaction plus épicène et égalitaire visant à rendre les femmes plus visibles dans la langue française. Elle compte donc le point médian ou point milieu, des termes épicènes, des mots féminisés et des tournures qui prennent en compte l’homme et la femme de manière égalitaire en français. Dans une telle optique, cette forme d’écriture tient à réparer les inégalités des genres en misant sur plusieurs méthodes, à savoir :

  • Le remaniement orthographique de mots tels que rédacteur en rédacteurice ;
  • L’usage de mots épicènes comme dans « droits humains » au lieu de « droits de l’homme » ;
  • La féminisation de mots exclusivement masculins comme « auteur » en « autrice » ou en « auteure » ;
  • Une nouvelle typographie dont l’utilisation du point médian comme dans « certain·e·s », du tiret dans « certain-e-s », des parenthèses dans « certains(es) » et du slash dans « certains/es ».

Qui utilise l’écriture inclusive ?

L’usage de l’écriture inclusive concerne de nombreux domaines. On le retrouve dans des mails, des articles de blog ou même dans des posts sur les réseaux sociaux. Tout le monde peut donc utiliser l’écriture inclusive s’il le souhaite. Cela peut même se faire inconsciemment. En effet, juste le fait d’utiliser les termes « mesdames et messieurs » dans n’importe quel document est une écriture inclusive exemple.

Par contre, nombreux sont ceux qui ne sont pas d’accord avec cette forme d’écriture. On parle notamment des plus fervents défenseurs de la langue française. Les points les plus critiqués concernent la graphie assez particulière avec les tirets, les parenthèses ou encore les points médians.

Des façons d’écrire qui frôlent l’illisibilité, touchant notamment les enfants dyslexiques. Ces derniers ont effectivement du mal à traiter des informations visuelles. Et avec l’écriture inclusive, on en rajoute encore plus. On n’oublie pas non plus les règles des accords peu conventionnelles. Pour l’Académie française, on parle même de « péril mortel ».

En tout cas, on sait aujourd’hui qu’un certain nombre de professeurs ont voulu arrêter d’enseigner la règle grammaticale faisant le masculin plus important que le féminin. Ces derniers ont d’ailleurs encouragé d’autres professionnels tels que les écrivains, les journalistes ainsi que les enseignants à utiliser l’écriture égalitaire.

En revanche, des académiciens et d’autres professeurs restent contre l’initiative de vulgariser cette forme d’écriture. Selon eux, cela engendre non seulement des polémiques inutiles, mais rend encore plus complexe la langue française.

Ce que l’on peut donc constater aujourd’hui est qu’il existe bel et bien deux camps dans cette histoire. D’autres accusent de compliquer la vie de malvoyants ou de personnes et enfants atteints de dyslexie. D’autres par contre avancent que l’écriture épicène est un très bon moyen de lutte contre l’androcentrisme.

Ce que l’on constate en tout cas, c’est que ce mode de langage tient à se développer de plus en plus. On le retrouve dans le domaine politique, entrepreneurial, culturel et associatif.

Pour quelles raisons écrire en écriture inclusive ?

L’écriture inclusive est un concept né du constat que le français favorisait injustement le masculin par rapport au féminin. Une inégalité qui aurait diverses conséquences, notamment sur la façon de penser de chaque individu et de leur vision du monde. Relégué, le féminin arbore logiquement niveau inférieur.

On pourrait donc affirmer que les femmes sont moins légitimes que les hommes du fait de leur représentation dans le langage. Dans certaines fonctions et dans des métiers spécifiques, il est d’ailleurs possible de constater des différences de traitement de personnes en fonction du sexe.

Comment écrire en écriture inclusive ?

En écriture inclusive, le plus représentatif et le plus visible sont l’usage du point médian. Cependant, il ne s’agit pas du seul moyen, comme on l’a pu le constater dans cet article.

L’usage du point médian ou point milieu

En écriture inclusive exemples, le point médian va en quelque sorte séparer la terminaison du mot masculin et féminin. Afin de savoir quoi écrire après ce fameux point, il faut se baser sur la dernière syllabe ou la dernière lettre du mot lorsque celui-ci est au masculin. Voici donc ce qu’il faut avoir à l’esprit :

  • Si le mot finit en « teur », on rajoutera un « ·rice ». Par exemple, rédacteur donnera rédacteur·rice. On ajoute un « ·s » pour le pluriel. Lorsque le mot finit par « teur », mais donne « euse » au féminin, on aura par exemple acheteur en acheteur·reuse·s ;
  • Si le mot se termine par « eur », on aura logiquement « euse ». En guise d’exemple, on aura travailleur·euse. Au pluriel, on aura travailleur·euse·s ;
  • Dans le cas où le mot fini par une voyelle comme dans le terme retraité, on rajoute un « ·e », soit retraité·e au singulier et retraité·e·s au pluriel ;
  • Lorsque le mot fini en « tif », on ajoute un « ·ive » avec un « ·s » au pluriel. Avec sportif par exemple, on a sportif·ive·s ;
  • Pour les mots qui se terminent pas un « t », on ajoute un « ·e » et un « ·s » au pluriel. Par exemple avec compatissant, on a compatissant·e·s.

Il faut aussi noter que les mots qui finissent en « al » sont différents de ceux qui se terminent par « el ». Le mot départemental va donc s’écrire avec un seul « e » après le point médian, donnant ainsi départemental·e. Mais avec intellectuel, on ajoute un « le » après le point, soit, intellectuel·le.

Les autres principes de l’écriture inclusive

D’autres principes de l’écriture égalitaire existent, mais suscitent moins de controverse, car sont généralement plus fluides à la lecture. On parle donc de :

  • La pratique de la double genrée dans une phrase ou dans un texte au lieu de l’usage du masculin pluriel uniquement. Exemples : les postulantes et les postulants, les rédacteurs et les rédactrices ;
  • L’utilisation de mots neutres, génériques ou dégenrées afin d’éviter de mettre en avant le masculin. Exemples : « les agents de douane » au lieu de « les douaniers », « les fonctionnaires de police » au lieu de « les policiers » ;
  • Le principe d’accord de proximité, dont l’accord de l’adjectif va s’effectuer avec le sujet le plus près. Exemple : les hommes et les femmes de cette communauté sont essentielles dans cette enquête — les garçons et les filles sont belles.
  • L’accord de majorité. Ainsi, dans le cas où on compte plus d’individus féminins, on peut alors écrire : les filles et les garçons sont belles ;
  • Le principe d’accord des grades, des fonctions, des titres et des métiers en fonction du sexe. En guise d’exemple, nous sommes professeure, docteure, madame lA ministre, entre autres.

À quel degré utiliser l’écriture inclusive ?

L’utilisation de l’écriture inclusive dépend de la stratégie que tout un chacun établit en termes de communication. Cela va également dépendre du statut ou de la fonction : chef d’entreprise, rédacteur, journaliste ou tout autre communicant du même type. La question qui devrait être posée doit concerner les valeurs de notre persona et celles que l’on souhaite mettre en avant. En découlera le degré d’utilisation de chacun.

Des subtilités existent effectivement dans la graphie de l’écriture inclusive. Lorsqu’on écrit « le parent » au lieu de « le papa » ou « la maman », on est déjà, même subtilement, dans l’esprit de l’inclusivité dans le langage. Le cas est le même quand on évite de recommander des jouets bleus pour les petits garçons et des jouets roses pour les petites filles.

On est déjà dans l’inclusif, mais de manière discrète. Un autre exemple, au moment où le Président de la République s’adresse de manière à mentionner les « concitoyennes et concitoyens », « celles et ceux » ainsi que « toutes et tous », il s’exprime de façon inclusive.

Ce sera donc à chacun de définir la limite. Si le point médian est la principale balise qui démarque l’écriture classique à l’écriture inclusive. Cependant, comme on peut le constater dans cet article, la communication inclusive peut être pratiquée sans pour autant utiliser le point médian, source importante de controverse.

Qu’en est-il des moteurs de recherche et l’écriture inclusive ?

Selon les experts dans le domaine, l’écriture égalitaire complique les recherches sur internet. Après de nombreuses expériences, les moteurs de recherche voient le point médian comme un espace. Dans la recherche de mots rédacteurice ou agriculteurice, les moteurs vont les considérer comme des fautes d’orthographe.

Lorsque la requête est formulée de cette manière, les résultats ne seront que des articles qui emploient le même genre de code. Il sera donc impossible de trouver des articles non inclusifs. De la même manière, une requête classique donnera difficilement des résultats ou des articles écrits en mode égalitaire.

Attention, cela va également varier selon les formats : parenthèses, tirets, slash, etc. Un article écrit en mode inclusive doit donc être réalisé dans l’unique but de ne pas être trouvé à partir d’une recherche classique. Il faut ainsi savoir que les robots des moteurs de recherche ne sont pas adaptés à l’écriture inclusive.

L’écriture inclusive dans l’histoire

Il est important de savoir que l’usage des mots féminins dans le but de désigner des fonctions ne date pas d’hier. En effet, l’origine est une circulaire de l’année 1986 qui a réactivé une pratique de nombreux siècles. On parlait effectivement de Proviseuse, de Mairesse, de Maréchale ou d’Écrivaine.

Pour ce qui est de l’expression des termes féminins puis masculins telle que « les candidates et les candidats », « celles et ceux » par exemple, on retrouvait cela déjà au 15ème siècle. On parlait effectivement déjà « d’hommes et femmes de corps ». Dans les discours plus récents du Général de Gaulle, celui-ci les commençait toujours par les termes « Françaises, Français… ».

En ce qui concerne l’accord de proximité consistant à accorder le verbe avec le nom ou le mot le plus proche qui le précède, c’était une norme privilégiée durant des siècles. Au 17ème siècle cependant, elle a été négligée par rapport au masculin qui était considéré comme le genre le plus fort ou le plus noble.

Une initiative de l’Académie française qui, dès sa création en 1634, a toujours voulu rendre masculin la langue. La règle du masculin qui l’emporte sur le féminin s’est donc largement imposée et a été enseignée durant plus d’un siècle dans les écoles.

La circulaire de féminisation de 1986 a alors provoqué la colère de l’Académie française. Cette dernière se positionnant d’ailleurs comme la protectrice du bon usage de la langue française. L’institution se base surtout sur la défense du masculin générique, vu comme le fidèle successeur du français utilisé durant le Moyen Âge.

Elle estime ainsi que les suffixes ne sont pas nécessaires, sans parler du point médian qualifié de péril mortel pour la langue. Une position prise jusqu’au 28 février 2019, suite à deux ans de polémique. L’académie se retire alors du débat et va laisser toutes les décisions aux politiques.


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